Ce séminaire intervient à un moment clé du projet : la collaboration de recherche avec le Trier Center for Digital Humanities (Université de Trèves, Allemagne), mise en place en vue de la réalisation de l’outil numérique, est en voie de finalisation. Cette avancée importante pour le projet nécessite d’examiner la grille de lecture des ouvrages, élaborée lors de la première phase de recherche, afin de s’assurer que sa version finalisée corresponde à la fois à nos objectifs scientifiques et aux besoins techniques des informaticiens. Toutes les rubriques sont ainsi passées en revue et précisées une nouvelle fois pour que l’ensemble des documents soient harmonisés au maximum au moment de la saisie des données qui devrait avoir lieu à l’automne 2015. Cette étape est d’autant plus importante qu’une partie de l’équipe des chercheurs quittera le projet à la fin du mois du septembre, laissant ainsi le soin au reste de l’équipe d’intégrer leurs données dans la base.
Toujours dans cette perspective, Mme Claudine Moulin, professeur de linguistique à l’Université de Trèves et directrice scientifique du Trier Center for Digital Humanities, se joint à l’équipe pour une séance de travail commune. Cette séance permet de trancher des questions encore en suspens. Tout d’abord, les trois niveaux de regroupements destinés à créer les réseaux entre les différents termes et définis lors des derniers séminaires de novembre – champs lexicaux (synonymes et antonymes), champs conceptuels (association de termes par notions spécifiques) et champs d’application (terme qui selon son emploi chez l’auteur, s’applique spécifiquement à telle ou telle notion) – apparaissent finalement trop complexes. Après plusieurs semaines d’essais sur des textes différents, seuls les champs lexicaux et conceptuels sont conservés. Les champs lexicaux permettront ainsi de faire des rapprochements de termes selon leurs sens alors que les champs conceptuels rendront compte de regroupements de termes autour de notions fondamentales. La liste de ces champs conceptuels – qui seront définis au niveau de la citation pour donner une vision la plus exacte possible des différents sens de chaque notion – se resserre autour de dix grands ensembles : la « matérialité de l’œuvre » (dessin, couleurs, technique de la peinture, outils, etc.), la « conception de la peinture » (dessin, couleur, lumière, composition), « l’histoire et la figure » (groupe, corps, vêtement et plis, proportion, expression des passions, action et attitude), « la manière, le style, le goût » (l’école, le faire et la main), « la peinture, le tableau et l’image » (définition de la peinture, parangon ….), « le sujet et le genre » (sujet et choix, ornement, peinture d’histoire, portrait, scène de genre, etc.), « l’artiste » (qualités, apprentissage, règles et préceptes), « l’amateur, le connaisseur, le curieux » (jugement, perception et regard, copie et original, etc.), « l’effet pictural » (perspective, trompe-l’œil, touche, qualités des couleurs, qualités de la composition, qualités de la lumière, harmonie et tout-ensemble, etc.), et les « concepts esthétiques » (beauté et grâce, merveilleux et sublime, grandeur et noblesse, génie, antique, nature et imitation, convenance, etc.).
Par ailleurs, les traductions qui représentent une tâche encore très importante, doivent être traitées de manière à rendre compte des transferts ou changements de termes et de sens, sans pour autant générer un travail trop important pour l’équipe, les délais impartis avant la fin du projet étant limités. Il est de ce fait décidé de cibler dans un premier temps les traductions des termes noyaux, sans renouveler le travail de recherche d’extraits et de transcription de citation. Chaque traduction fera néanmoins l’objet d’une présentation générale de l’ouvrage et d’une contextualisation qui lui sera propre.
Enfin, passées les deux premières années du projet, les travaux s’orientent désormais sur la production scientifique. Le colloque international organisé dans le cadre du projet se concrétise : les axes d’études sont proposés par le porteur de projet et validés par l’ensemble de l’équipe ainsi que par le comité scientifique. Le calendrier de la diffusion de l’appel à communications et des sélections est lui aussi fixé. En parallèle, les chercheurs préparent des articles et synthèses sur des thématiques qui ont émergé au fil de leur recherche et qui devraient être publiées au début de l’année 2016.